Le monde de la parfumerie s’est largement démocratisé ces 50 dernières années. Pendant longtemps, le parfum était considéré comme un produit de luxe, avec une dimension prestigieuse. Même s’il est accessible à une grande partie de la population mondiale et s’il est même parfois fabriqué en grandes quantités, le parfum est depuis sa création un liquide convoité. 

 

Nous connaissons bien ce produit car il fait partie de notre quotidien et bien sûr tout le monde a au moins un flacon chez soi. Mais on peut se demander : quelles sont les origines du parfum ?

 

Pour connaître les origines du parfum, nous avons besoin de retourner plusieurs dizaines de milliers d’années en arrière. Notre voyage commence durant l’Antiquité. 

 

Les Origines du Parfum

Le parfum : son origine ancestrale

L’utilisation des premiers parfums à proprement dit est loin de ressembler à notre manière présente de consommer les fragrances. En effet, les premières utilisations étaient d’origine religieuse et consistaient à faire brûler de l’encens ou autres résines et herbes aromatiques. Ces actions servaient d’offrandes et à y véhiculer des messages aux divinités au travers d’épaisses fumées. Pas étonnant donc que le mot “parfum” que l’on utilise actuellement signifie étymologiquement parlant “par la fumée” («per fumum »).

 

L’Egypte Antique, via ses rites religieux, créa le concept même d’effluve parfumée et donc du parfum plus généralement. Ce fut d’ailleurs Cléopâtre qui, par la suite, fit un usage personnel de ses compositions ou huiles parfumées. Fervente adepte de bains parfumés à la rose, elle apporta au parfum une dimension féminine et sensuelle. Ses huiles étaient devenues des symboles de prestige et assuraient un rang social élevé.

 

Les matières premières utilisées à l’époque étaient brutes, pratiquement sous leur forme originelle : fleurs, plantes, résines, baumes. L’utilisation de la myrrhe ou du benjoin par exemple sont à l’origine des notes pour les parfums utilisés par les Égyptiens durant l'Antiquité. Au même titre que l’encens, ces deux notes olfactives sont d’ailleurs des indispensables des parfums orientaux actuels.

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De l’origine du parfum à l'Époque Moderne

Bien sûr les Égyptiens ont été les précurseurs en terme d’utilisation du parfum et par conséquent de gros consommateurs, mais une autre civilisation a largement exploité le concept d’encens lors de leurs rituels : les Grecs lors de l’Antiquité. Dans la continuité de leurs prédécesseurs, lors de rituels religieux, l’encens est brûlé. Mais en plus de cette finalité, les Grecs y voient un réel atout de séduction et un symbole de beauté sur les courtisanes. En plus des indémodables myrrhe, benjoin et styrax, ils y ajoutent même des épices comme la cannelle ou le safran pour y ajouter des notes épicées chaudes.

 

Avec les années qui passent, l’usage du parfum a commencé à décroitre, jusqu’à en arriver à une utilité purement médicinale pendant le Moyen Âge. Ainsi les fleurs et aromates sont utilisées en tant que plantes médicinales. Néanmoins, un facteur vient entraîner une utilisation plus fréquente du parfum : la peur des maladies et de l’eau qui pourraient en être vecteur. 

 

C’est d’ailleurs ce qu’on constate également plusieurs centaines d’années plus tard pendant la Renaissance. Le manque d’hygiène fait du parfum l’élément central de la toilette corporelle. Les mauvaises odeurs dues au manque de bain poussent les nobles à utiliser de manière presque excessive des compositions parfumées capiteuses et odorantes. La Renaissance est probablement la période charnière du monde de la parfumerie.

 

La composition des fragrances évoluent. Puisqu’on y ajoute des matières qu’on vient tout juste d’importer de différentes découvertes suite à plusieurs explorations. Le café, la vanille ou le tabac entrent en scène, ainsi que de nouvelles épices comme la cardamome ou le poivre. Le métier de nez, appelé à l’époque "maître gantier-parfumeur” voit d’ailleurs le jour.

 

Un autre symbole de la parfumerie est d’ailleurs révélé : la région de Grasse, capitale mondiale de la parfumerie. De nombreuses fleurs telles que les roses, les jonquilles, les violettes y poussent afin d’utiliser leurs pouvoirs odorants dans les flacons de parfum. Les fragrances sont à cette époque très en vogue et largement utilisées dans toute l’Europe et la demande augmentant continuellement, la production de matières premières devait donc accroître.

 

Durant toute l'Époque Moderne, le parfum est omniprésent. Il est utilisé à outrance dans la Cour mais aussi par le Roi lui-même. Louis XIV en est le parfait exemple : utilisation du parfum sur différents accessoires (gants, éventails, mouchoirs…), changement de fragrance quasi quotidienne, utilisation de multiples essences...

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La parfumerie de nos jours

Depuis le XVIIIe siècle, le parfum a connu des périodes avec un engouement moindre mais est toujours resté une des préoccupations des nobles, notamment à la Cour. Des parfums plus subtils, comme l’Eau de Cologne, sont plébiscités. 

 

La Révolution française impacte la production des compositions odorantes et donc l’utilisation du parfum mais celui-ci est remis sur le devant de la scène grâce à Napoléon 1er. Les fragrances sont plus exotiques et inspirées de senteurs insulaires avec des notes de vanille, fève de tonka, bois et muscs.

 

L'Ère Industrielle booste la production de parfums et son utilisation à l’origine plus élitiste et luxueuse, en fait un produit plus commun. Les flacons sont produits en série et les premières molécules de synthèse voient le jour. Paradoxalement, les senteurs se diversifient et permettent un raffinement des effluves. Ces évènements permettent une “démocratisation” des parfums.

 

De grands noms de la parfumerie sont révélés comme Guerlain ou Pivier. C’est l’origine du parfum actuel, le début de la parfumerie moderne. 

 

A partir des années 1900, les marques de Haute Couture se lancent dans le monde de la parfumerie. C’est le cas de Christian Dior qui lance son iconique Miss Dior ou encore Coco Chanel qui signe l’apparition du mythique Chanel N°5. Les fragrances évoluent, les compositions sont plus chyprées.

 

Lors de la seconde moitié du XXe siècle, le parfum se démocratise. Les Hommes peuvent également se parfumer grâce à des créations plus fraîches telles qu’Habit Rouge de Guerlain ou Eau Sauvage de Dior. Mais par opposition, la gente masculine commence à s’intéresser à des parfums plus intenses et puissants. Les orientaux et les boisés arrivent donc à point nommé afin d’apporter de la virilité et de la masculinité aux compositions.

 

Dans les années 2000, les parfums deviennent unisexes dans certaines collections et on assiste à un engouement plus certain pour les fragrances plus légères et délicates comme dans les parfums floraux ou aquatiques. Les cloisons tombent : les femmes peuvent opter pour des compositions fortes et puissantes et les hommes peuvent se diriger vers des fragrances plus douces et aromatiques.

 

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Les tendances sont bien loin de l’origine du parfum. A l’époque, les huiles odorantes étaient là en guise d’offrandes ou par la suite pour pallier un manque d’hygiène. A présent, les parfums sont un marqueur social de notre société, avec une image prestigieuse. Ils ont d’ailleurs une dimension cosmétique. 

 

La parfumerie est marquée par des tendances et un marché quasiment saturé. Le nombre de références et d’associations olfactives presque illimitées. L’utilisation d’épices, fleurs, fruits, bois ou notes animales, mais aussi alliés à des notes synthétiques, vertes, minérales ou aquatiques font toute la complexité et la richesse du parfum. On est bien loin des origines du parfum uniquement relié à des résines et aromates… Le monde de la parfumerie a de beaux jours devant elles !

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